2021 restera synonyme d’une année difficile en magasins bio avec des fêtes de fin d’année en demi-teintes en raison de la pandémie de Covid-19. 2022 commence avec les mêmes incertitudes ; le rebond de l’épidémie, avec jusqu’à 500.000 contaminations par jour, génère des contraintes organisationnelles et structurelles qui nuisent au bon fonctionnement de l’économie en France mais aussi à l’international.
2021, année compliquée sur le marché spécialisé bio
Après un premier trimestre 2021 qui affichait une légère croissance (+1%), les deuxièmes et troisièmes trimestres sont marqués par une baisse significative du chiffre d’affaires par rapport à 2020, qui fut une année exceptionnelle.
En outre, certains indicateurs doivent alerter sur la situation en distribution spécialisée. Comme la baisse de la fréquence d’achat (les acheteurs se rendent en magasins bio 4,1 fois par mois en 2021, contre 4,5 fois par mois en 2019), ou le net recul de la part du non-alimentaire.
Si le panier moyen reste sur les trois premiers trimestres de 2021 supérieur à 2019 avec 42 €, il affiche sur le seul mois de septembre 2021 un net recul à 38,50€.
Ces chiffres semblent traduire une baisse d’attractivité du magasin bio, ce que pourraient corroborer d’autres indicateurs. Ainsi, 40% des consommateurs trouvent l’offrent locale insuffisante en magasins bio, et 44% d’entre eux ne sont pas satisfaits des prix pratiqués en réseau spécialisé, qui ne permettent pas selon eux, d’effectuer tous leurs achats dans ce type de réseau de distribution.
Activité et transports pénalisés par des pénuries de main d’œuvre
Le nombre élevé de personnes infectées et placées à l’isolement depuis le début du mois de janvier créée des pénuries de main d’œuvre, ce qui perturbe le fonctionnement de l’économie. Ajoutons à cela le fait que certains secteurs peinent toujours à recruter et à fonctionner normalement.
Le phénomène se conjugue à une pénurie structurelle de chauffeurs routiers. On estime qu’en France il manquerait 40 à 50 000 chauffeurs, et 400 000 au niveau européen. Une situation qui génère des retards sur les livraisons et participe à la hausse des coûts de transport. La situation n’est pas meilleure sur les mers.
Des tensions sur le transport international et le fret maritime
La demande de transport est toujours largement supérieure à l’offre, en raison notamment de la reprise chinoise, ce qui maintient les prix à un niveau très élevé. Et rallonge considérablement les délais. Le secteur doit également faire face à des pénuries de main d’œuvre dans les ports. Une situation difficile, qui pèse sur les prix et pourrait encore perdurer à court et moyen terme.
Expédier les récoltes en cours actuellement dans l’hémisphère sud vers l’hémisphère nord pourrait alors s’avérer très compliqué. Tout du moins dans des délais raisonnables. Et cela pourrait faire perdre des ventes aux expéditeurs, et faire pression à la hausse sur les prix.
La situation pour quelques fruits secs
Les abricots de Turquie
Malgré une récolte plutôt faible, les expéditions ont progressé de 6% par rapport à l’an passé. D’autre part, les producteurs et expéditeurs préfèrent conserver leur récolte. Ils considèrent en effet l’abricot comme une valeur « refuge », et préfèrent posséder des stocks d’abricots à un prix élevé plutôt qu’une Lire Turque qui se dévalue régulièrement. Une situation qui maintient l’offre sous le niveau de la demande.Ajoutons à cela la hausse du coût de l’électricité et du pétrole, et le prix de l’abricot a explosé sur le marché malgré la forte dévaluation subie par la Lire Turque. Et avec la nouvelle récolte qui n’arrivera pas avant 6 mois, les prix pourraient encore augmenter.
Chips de bananes
Aux Philippines, les confinements et les typhons ont considérablement ralenti l’activité de transformation. Les plannings des usines sont pleins à court terme, les délais de transport vers l’Europe sont rallongés à cause des raisons évoquées plus haut, ce qui créée des difficultés d’approvisionnement.
Cranberries
Après plusieurs années d’une relative stabilité, les prix de la canneberge ont augmenté en raison d’une mauvaise récolte en 2021.La nouvelle récolte n’arrivera que fin 2022, ce qui ne devrait pas entraîner d’amélioration avant 2023.
Raisins
La situation est favorable aux acheteurs. Avec plus de 290 000 tonnes récoltées en 2021, et malgré la baisse des prix provoquées par la forte dévaluation de la Lire, les expéditions n’ont augmenté que de 4%.