Après une année 2021 durant laquelle les prix des denrées agricoles ont atteint des records, le ralentissement de la croissance chinoise pourrait laisser entrevoir un retour à la normale voire une baisse des prix de certains produits en 2022.
C’est ce que prévoit le dernier rapport CyclOpe, sous réserve que l’atténuation de l’impact de la pandémie de Covid-19 se poursuive et qu’il n’y ait pas de phénomène climatique majeur. L’observatoire d’analyses prévoit ainsi pour l’année 2022 que la hausse moyenne des prix des matières premières sera limitée à 4 %.
Mais la crise Russo-Ukrainienne fait peser un grand nombre d’incertitudes sur les cours des matières premières énergétiques et les céréales.
Une crise qui touche 2 exportateurs majeurs de céréales
Depuis 10 ans, ces 2 pays ont multiplié par 3 leur potentiel d’exportations en blé, maïs et tournesol.
Appelé le grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine produit ainsi 12% du blé mondial. C’est aussi le premier producteur de tournesol au monde. En 2021, l’Ukraine pointait au 4ème rang mondial des pays exportateurs de céréales.
La Russie est quant à elle le premier exportateur de blé.
Avec l’intensification de la crise et l’attaque lancée par la Russie contre l’Ukraine, la situation pourrait faire encore davantage pression à la hausse sur les cours des céréales, et notamment sur le blé dont le cours a bondi de 20 % depuis le début de l’année. La tonne de blé a même atteint 344 € le jeudi 24 février, jour de l’attaque russe.
La région du Donbass, au cœur de la crise, produit en effet 40% du blé ukrainien.
Une situation qui pourrait être favorable aux autres pays exportateurs de céréales
Les pays les plus dépendants des exportations russes et ukrainiennes sont situés en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ces pays vont devoir diversifier leurs sources d’approvisionnement auprès d’autres exportateurs, comme la France ou les Etats-Unis, ce qui pourrait bénéficier à ces derniers.
Mais si les exportations ukrainiennes et russes venaient à fortement diminuer ou à se tarir, les tensions sur les prix pourraient encore s’intensifier. Tout du moins jusqu’aux prochaines récoltes en Europe et en Amérique du Nord.
Heureusement, les moissons commencées en Amérique du Sud sont bonnes, et selon le dernier bulletin Céré’Obs de FranceAgriMer du 14 février, les conditions de culture ont été jugées "bonnes à très bonnes" en France, ce qui laisse augurer de bonnes récoltes.